Tables rondes

T1/ Ebola. Les études africaines en temps d’urgence

10 juillet, 16:00 – 17:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisateurs : Guillaume Lachenal (Université Paris Diderot-Paris 7) ; Anita Schroven (Max Planck Institute for Social Anthropology)

L’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest a placé sur le devant de la scène les disciplines et chercheur-e-s spécialistes de la région et des questions médicales. Une demande structurelle d’interaction avec les sciences sociales s’est exprimée du côté des organisations humanitaires, de secours et de recherche. Bien qu’une telle implication des sciences sociales ne soit pas nouvelle en soi, son échelle et son importance dans la réponse à Ebola rendent un retour sur expérience nécessaire. La table ronde réunit des chercheur-e-s qui ont récemment pris part à la réponse à l’épidémie, directement en tant que praticiens de terrain, ou à distance, en tant qu’expert du « local » ou du « contexte culturel ». Deux thèmes orienteront la discussion. 1) Traverser la crise : l’épidémie d’Ebola comme terrain. Que retenir de l’implication des anthropologues dans la réponse à l’épidémie actuelle ? Au-delà de la figure classique de « l’anthropologue embarqué », quelles relations avec les interventions médico-humanitaires ont été expérimentées ? Quelles formes de travail collectif et collaboratif ont émergé ? 2) Comprendre la crise : contextes pathogènes et passés urgents. Au-delà du rythme de l’urgence épidémique, quelles perspectives critiques et scientifiques peuvent proposer les chercheur-e-s spécialistes de l’étude de la région, de l’aide humanitaire et des biopolitiques ?

Intervenants : Tara Diener (University of Michigan); Nathanial King (World Bank, Sierra Leone); Emmanuelle Roth (SOUS); Susan Shepler (American University)
Discutant : Vinh-Kim Nguyen (University of Amsterdam & Collège d’études mondiales, Paris)

 

T2/ Genre, mobilisations et citoyenneté en Afrique

9 juillet, 9:00 – 10:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisatrices : Anne Hugon (IMAF) ; Sara Borrillo (Université de Naples)

Depuis les années 1970, les recherches portant sur la place des femmes dans les mouvements sociaux et sur l’impact des dynamiques de genre dans les mobilisations se sont multipliées, dans les espaces occidentaux, comme non-occidentaux, à la faveur des études postcoloniales et de l’engagement de militant(e)s et chercheur(e)s féministes du Sud. En croisant les regards disciplinaires, surtout francophones et anglophones, cette table ronde entend contribuer à l’analyse des formes et causes d’engagement de femmes africaines et à celle des rapports de genre, et plus généralement aux configurations socio-politiques, produits dans et par ces mobilisations – qu’elles soient féminines, mixtes, « progressistes » comme « conservatrices ». En restant attentive à l’historicité et à l’enchevêtrement des dimensions locales et transnationales des processus étudiés, cette table ronde sera l’occasion d’explorer les rapports entre subalternité féminine, passage au politique et définition de la citoyenneté, à travers des cas d’étude portant sur l’impact des mobilisations des femmes – ou leur représentation symbolique – dans les processus de la construction nationale, de la reconnaissance des droits civils, économiques et politiques, des identités religieuses ou des « valeurs morales ».

Intervenants : Emmanuelle Bouilly (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne); Francesco Correale (CITERES, Université de Tours); Dorothy Hodgson (Rutgers University); Ophélie Rillon (IMAF); Lucia Sorbera (University of Sydney); Charlotte Walker-Said (CUNY).

 

T3/ (Dis-) continuités : les études en histoire africaine en Afrique et ailleurs dans le monde

10 juillet, 9:00 – 10:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 2B

[ CRG History ]
Organisateurs : Odile Goerg (Université Paris-Diderot-Paris 7) ; Henri-Michel Yere (École Polytechnique Fédérale de Lausanne – EPFL)

Cette table ronde a pour objet de porter un regard critique sur la teneur des rapports entre les études africaines en tant que champ d’études international et la communauté de chercheurs et autres universitaires qui travaillent en Afrique, avec une attention particulière sur la différence de priorités qui transparaît entre cette communauté et celle basée hors du continent africain. Les différences sensibles dans la formulation des problématiques de recherche ainsi que des priorités d’ordre méthodologique entre chercheurs opérant depuis l’Afrique et ceux en provenance notamment d’Europe et d’Amérique du Nord ont été telles qu’elles ont donné aux études africaines un visage fragmenté, qui a pu mener certains à se poser la question de l’unité de ce champ d’études en tant que tel. Cette table ronde se propose d’accueillir des contributions qui analyseront cette éventuelle déconnexion, tout en identifiant les différents éléments qui empêchent la circulation des idées au sein de ce champ d’études. Comment ce phénomène s’est-il effectivement manifesté dans les études africaines ? Les politiques de financement de la recherche sont-elles responsables de cette situation ? Comment cette différence a produit, ou non, des « centres » et des « périphéries » dans le monde des études africaines ? Qu’en est-il de l’héritage des écoles de pensée « historiques » du continent africain (Ibadan, Dar-es-Salaam, Dakar) ? Quel accueil les études africaines réservent-elles aux travaux des chercheurs basés en Afrique (hormis en Afrique du Sud) ? Comment la diaspora universitaire réagit-elle à cet état de fait ? Quel est l’impact de ces tensions sur la capacité créative des chercheurs en sciences sociales et en histoire dans le domaine des études africaines ?

Intervenants : Jacques Depelchin (University of Salvador do Bahia and Berkeley); Mamadou Diawara (Goethe University, Frankfurt); Andreas Eckert (Humboldt University, Berlin); Ibrahima Thioub (Cheikh Anta Diop University, Dakar)

 

T4/ L’éthique comme idéal de la pratique

9 juillet, 14:00 – 15:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisateur : Michael Lambek (University of Toronto and Mac Gill University)
Sponsored by AFRICA, Journal of the International African Institute

Les expériences historiques du colonialisme, de la domination et de l’exploitation ainsi que les développements liés aux guerres civiles, à la corruption des gouvernements et aux inégalités économiques fournissent une base de discussion douloureuse mais importante pour les débats concernant l’éthique en Afrique. En privilégiant les débats autour de l’éthique ordinaire en Afrique subsaharienne, cette table ronde souscrit à l’observation de Michael Lambek : l’éthique se situe entre déclarations explicites locales et pratiques ou circonstances implicites. Les contributions s’appuient sur le constat qu’il existe des différences marquées dans le temps et dans l’espace sur ce qui génère ces mouvements entre le caractère implicite et explicite de l’éthique. En Afrique, plus particulièrement, nous suggérons que ce qui peut être observé est une reconfiguration de la société civile. Celleci s’exprime, entre autres, par l’émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles organisations et de nouvelles formes d’agency, qui se positionnent de manière ethnique entre l’individualité et la socialité. Nous explorons les explications et les implications des « anciennes » et des « nouvelles » éthiques poursuivies par des acteurs en quête de légitimité dans un contexte de changement des imaginaires sociaux des sociétés africaines postcoloniales.

Intervenants : Astrid Bochow (chair, Georg-August University, Gottingen); Hansjoerg Dilger (Freie Universität Berlin); Thomas Kirsch (Konstanz University); Marie-Nathalie LeBlanc (Université du Québec, Montréal); David Parkin (University of Oxford); Rijk van Dijk (University of Amsterdam)

 

Tables rondes des revues d’études africaines

Deux tables rondes sont organisées à l’ECAS 2015 pour permettre au public de connaître davantage les revues académiques dédiées aux études africaines. Les rédacteurs en chefs présenteront leur revue avant de répondre à l’une des deux questions suivantes : que font les revues pour promouvoir les publications des jeunes chercheurs notamment ceux des institutions africaines ? Que font les revues pour promouvoir des approches pluridisciplinaires ?

T5/ Promouvoir les jeunes chercheurs

8 juillet, 16:00 – 17:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Présidence : Nic Cheeseman (African Affairs)
Intervenants : Nic Cheeseman (African Affairs); Hannah Cross (Review of African Political Economy); Andreas Eckert (Journal of African History); Diana Jeater (Journal of Southern African Studies); Zoe Marks (Critical African Studies); Henning Melber (Africa Spectrum); Didier Péclard (Politique africaine)

T6/ Promouvoir les approches interdisciplinaires

8 juillet, 17:30 – 19:00. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Présidence : Hannah Cross (Review of African Political Economy)
Intervenants : Nadège Chabloz (Cahier d’études africaines); Raphaël Jozan (Afrique contemporaine); David Pratten (Africa); Annelies Verdoolaege (Afrika Focus); Leonardo Villalón (Journal of Modern African Studies); Mario Zamponi (Afriche e Orienti)

 

T7/ Journalistes et chercheurs face aux situations de crise

8 juillet, 14:00 – 15:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisatrice : Caroline Roussy (IMAF) ; Présidence : Alain Foka (RFI)

Boko Haram, intervention tchadienne au Nord Nigeria, déstabilisation du Nord Mali et plus largement de la zone sahélienne, guerre hier au Rwanda, aujourd’hui en Centrafrique : toutes ces situations de crise mobilisent autant les journalistes que les chercheurs. En dépit d’un point commun qui est de donner des clés de lecture pour comprendre ces différents événements, les « arts de faire » des uns et des autres diffèrent. Deux questions se posent : comment évolue-t-on sur ces types de terrains et dans quels termes présenter les informations qu’on y collecte ? Le choix des mots est-il important voire à considérer comme signifiant ?
Confrontés à ces situations, souvent, les chercheurs sont obligés d’avancer masqués, de taire le sujet exact de leurs recherches. Quelles comparaisons entre cette approche et celle de journalistes ? Pour les chercheurs, bénéficier d’un bon ancrage territorial, et de ce fait de réseaux locaux bien établis, est primordial et nécessite un investissement sur le terrain de longue durée. Qu’en est-il pour les journalistes ? Comment créent-ils leurs propres réseaux ? Sont-ils contraints par la dangerosité de la situation d’être « embedded » ? Dans ce cas, dans quelle mesure cette dernière option change-t-elle la donne dans la collecte de l’information ?
L’objectif de cette table ronde est de confronter les retours d’expérience, d’échanger sur les méthodes poursuivies par les deux types d’acteurs invités à se rencontrer sur ces terrains à risques, de s’interroger les uns et les autres sur les manières de mettre en forme l’information.

Intervenants : Richard Banégas (CERI); Pierre Boilley (IMAF); Christophe Boltanski (L’Obs); Vincent Bonnecase (CNRS/LAM); Alice Corbet (CNRS/LAM); Jean-Karim Fall (France 24); Dominique Laresche (TV5 Monde); Léonie Marin (IMAF); Clémence Pinaud (NYU Shanghai)

 

T8/ Lectures spatiales des conflits en Afrique : de la pertinence du « tournant spatial » dans les études sur les conflits en Afrique

10 juillet, 9:00 – 10:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

(CRG Conflict)
Organisatrice : Karen Büscher (University of Gent)

Au cours de cette table ronde, plusieurs chercheurs spécialisés dans le domaine des conflits armés en Afrique s’engageront dans une discussion sur l’importance et l’utilité des perspectives spatiales dans leurs analyses. Étudier les conflits armés à partir d’une perspective spatiale a été intégré dans les études critiques sur les conflits. Dans cette table ronde nous souhaitons aller au-delà des perspectives classiques sur les dynamiques des conflits, comme celui de la géographie politique qui se focalise sur les luttes pour les ressources naturelles, la souveraineté, la terre, l’identité territoriale, les frontières, etc. En se focalisant sur les spatialités des conflits armés, nous aimerions élargir les perspectives et se pencher sur la relation dialectique entre l’action politique et la « production spatiale » (comment l’espace est construit, contesté etc.) des conflits. Les participants seront invités, à partir de leur propre expérience de recherche, à commenter la question suivante : qu’est-ce qu’une lecture spatiale des conflits armés peut nous apprendre sur l’analyse des pratiques de gouvernance, de l’action politique et des luttes violentes pour l’autorité ?

Intervenants : Jon Abbink (ASC, Leiden); Till Förster (Basel University); Jana Hoenke (University of Edinburgh); Silke Oldenburg (Basel University); Clionadh Raleigh (University of Sussex); Mareike Schomerus (London School of Economics)

 

T9/ Études africaines et méthodes biographiques

10 juillet, 14:00 – 15:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 2B

Organisateurs : Héloïse Kiriakou (IMAF) ; Martin Mourre (IMAF) ; Klaas van Walraven (ASC, Leiden)

Cette table ronde a pour thème l’usage de la biographie dans les études africaines. En effet, alors que bien des dictionnaires biographiques portant sur l’Afrique appartiennent encore à la « bibliothèque coloniale » ou ne recensent que des personnalités de tout premier plan, qu’il s’agisse d’hommes politiques ou d’écrivains, notre table ronde vise à souligner la pertinence du recours à la biographie, sociologique et historique, et à la prosopographie comme outil de connaissance des mondes sociaux. À travers diverses interventions, il s’agira de cerner ce que la biographie apporte à l’histoire générale de l’Afrique tout en étant attentif aux problèmes spécifiques posés par le fait biographique en Afrique. L’usage de la prosopographie, souvent négligé, permet ainsi de faire une histoire sociale des institutions à partir des individus et de cerner de manière plus documentée, par la statistique, un groupe social : instituteurs, femmes africaines diplômées, universitaires, classe politique, etc., ou encore de renouveler l’histoire d’une question classique grâce aux biographies collectives et à l’usage des autobiographies d’institution. Cette table ronde se veut un lieu d’une réflexion partagée sur la méthode biographique et les communications, centrées sur différentes aires linguistiques, prendront pour thème des personnages qui se sont d’une manière ou d’une autre engagés, quel que soit le type de cet engagement : syndical, politique, littéraire ou artistique etc. Il s’agira, de plus, de présenter le « Maitron Afrique », qui est un dictionnaire biographique en ligne des mobilisations et contestations africaines, et qui constitue une base biographique inédite de personnalités publiques africaines.

Intervenants : Jim Brennan (University of Illinois); Pierre Guidi (IMAF); Elikia M’Bokolo (IMAF); David Murphy (University of Stirling); Klaas Van Walraven (ASC, Leiden)

 

T10/ Les dimensions politiques des questions de frontière en Afrique

10 juillet, 14:00 – 15:30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisatrice : Aichatou Tamba (GIZ-African Union Office)

Un consensus sur l’intégration continentale à travers la gestion des frontières s’est récemment manifesté à un haut niveau politique notamment à l’occasion des trois conférences des ministres africains en charge des questions de frontière (2007, 2010 et 2012), des déclarations issues de la création du Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) et de l’adoption de la Convention de l’Union africaine (UA) sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey adoptée par les États et les gouvernements africains en juin 2014). Il n’en reste pas moins que le PFUA a besoin d’être renforcé à travers une coopération plus marquée avec le milieu universitaire et les praticiens qui sont parties prenantes de sa mise en oeuvre tout comme avec les États membres de l’UA, les Communautés économiques régionales et les citoyens africains. Le Programme souhaite ainsi organiser une table ronde avec les objectifs suivants. 1) Proposer aux universitaires l’approche générale/continentale de la gestion des frontières en Afrique ; 2) Recueillir une critique scientifique des principes et hypothèses du PFUA (par exemple la délimitation et la démarcation comme moyen de prévention des conflits) et le rôle de ses instruments tels que la Convention de Niamey ; 3) Explorer les moyens de renforcer la coopération entre les universitaires, les praticiens, les experts et les décideurs ; 4) Dans la mesure du possible, concilier les résultats des panels sur les frontières avec cette perspective continentale.

Intervenants : Bawuro Barkindo (University of Abuja); Amb Aguibou Diarrah (African Union Border Program, Addis Ababa); Abdoul Mohamed (GIZ Advisor, Dakar); Aichatou Tamba (GIZ-African Union Office)

 

T11/ Dynamiques internes et impact régional de Boko Haram au Nigeria

9 juillet, 16:00 – 17h30. Panthéon, P_Amphithéâtre 4

Organisateur : Laurent Fourchard (LAM, FNSP)

Depuis 2014, Boko Haram est devenu l’un des groupes terroristes les plus médiatiques dans le monde suite à l’enlèvement de plus de 200 lycéennes de la ville de Chibok et le lancement de la campagne « Bring Back our Girls ». L’histoire de Boko Haram remonte à 2003 avec la naissance des « Talibans nigérians » avant de passer sous le leadership de Muhammad Yusuf, en 2007 puis de AbubakarShekau en 2009. Boko Haram a désormais une histoire conséquente de militantisme radical. La rareté des sources de première main a cependant été un obstacle significatif à la compréhension des dynamiques internes du mouvement et au recrutement de ses membres. Cette table ronde propose une vision partielle de l’intérieur du mouvement (le recrutement forcé et volontaire de ses membres, son leadership, sa stratégie médiatique) et de son impact sur les populations du Nord Nigeria. Il analyse notamment les réponses du gouvernement fédéral et le positionnement des mouvements islamiques, des groupes chrétiens et de la population dans la région Nord-Est, la plus affectée par le conflit.

Intervenants : Ini-Dele Adedeji (SOAS, University of London); Elodie Apard (IFRA Nigeria); Bawuro Barkindo (University of Abuja); Adam Higazi (University of Cambridge and IFRA Nigeria); Murray Last (University College London)