Conférenciers invités

Mamoudou GAZIBO

Professeur titulaire en Science politique
Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada

Biographie: Mamoudou Gazibo est professeur de Science politique à l’Université de Montréal au Canada. Il a obtenu son doctorat de Science politique en 1998, à l’Université Montesquieu, Bordeaux IV en France. Ses recherches sont axées sur la politique comparée et les relations internationales africaines avec un intérêt pour les processus de démocratisation et pour la coopération Chine-Afrique. Il est auteur, co-auteur et éditeur de huit ouvrages, plus de soixante articles et chapitres de livres. Il met son expertise au service d’organisations internationales comme l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine, des pays de l’Organisation internationale de la Francophonie et des gouvernements africains. Conseiller spécial du Premier ministre nigérien sur les questions de réformes institutionnelles, Mamoudou Gazibo a présidé le comité de rédaction de la constitution et des textes fondamentaux du Niger lors du dernier changement de régime en 2010. Il est Grand Officier de l’ordre national du Niger.

Conférence: Mobilisations collectives et démocratisation en Afrique dans une perspective comparative
8 juillet, 11:00 – 12:00. Sorbonne, Amphithéâtre S_Richelieu / Amphithéâtre S_Turgot (live video streaming) / Amphithéâtre S_Descartes (live vidéo streaming)
Dans la littérature sur la démocratisation, les mobilisations collectives sont généralement considérées, comme la variable clef pour expliquer la vague de transitions en Afrique subsaharienne au début des années 90. Un quart de siècle plus tard, une nouvelle vague de protestations a balayé le continent du Nord au Sud. Comment pouvons-nous interpréter et comparer ces deux vagues ? Pourquoi certains régimes politiques sont-ils plus vulnérables aux soulèvements populaires que d’autres ? Ces révoltes populaires favorisent-elles la démocratisation sur le continent, et si non, pourquoi ? Basée sur une analyse comparative des mobilisations de masse en Afrique et ailleurs, ainsi que sur les perspectives théoriques sur la relation mobilisations de masse et démocratisation en général, cette présentation vise à répondre à ces questions et à proposer des généralisations sur le sujet analysé.

 

Cheikh Ibrahima NIANG

CODESRIA Lecture

Chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement, Faculté des Sciences et Techniques et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal

Biographie: Les principaux domaines d’étude de Cheikh Ibrahima Niang sont l’anthropologie sociale, l’anthropologie médicale, la sociologie, la philosophie et les sciences de l’environnement. Ses récentes expériences professionnelles relèvent de l’anthropologie sociale et médicale. Ses recherches sur Ebola incluent des études de terrain dans les épicentres d’Ebola en Guinée, au Mali et en Sierra Leone. Il a également effectué plusieurs études anthropologiques relatives au genre sur le VIH/sida, la sexualité, l’homosexualité, les violences genrées et la santé reproductive en Afrique occidentale et centrale. Il a été conseiller technique du Comité scientifique d’Ebola de l’OMS et de la Force opérationnelle de la vaccination de l’OMS/AFRO. Il a réalisé de nombreuses enquêtes multi-sites sur les aspects anthropologiques et sociaux des questions de santé, parrainés par l’ONU et d’autres organismes internationaux (PNUD, Banque mondiale, l’UNICEF, UNWOMEN, USAID, etc.).

Conférence: Concepts culturels de liberté et de dignité dans la fabrique de la résilience communautaire à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest
9 juillet, 18:00 – 19:00. Sorbonne, Amphithéâtre S_Richelieu
Ebola n’est pas qu’un virus qui affecte les corps. Il s’agit également d’un choc qui conduit à des soulèvements sociaux aux multiples dimensions culturelles, politiques ou religieuses face auxquelles les sociétés, communautés et familles construisent des dynamiques de résilience, puisant au plus profond de leur patrimoine historique et de leur capital culturel. Sa conférence montrera comment les concepts culturels de liberté et de dignité ont été mobilisés par les communautés pour construire des réponses pertinentes face à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, elle s’appuiera sur les résultats d’une recherche de terrain, de type anthropologique, menée dans le courant de l’année 2014-2015 en Sierra Leone, au Mali et en Guinée. Il apparaît in fine nécessaire de réintroduire les concepts culturels de liberté et de dignité dans la réflexion et l’action pour de nouvelles réponses aux crises sanitaires en Afrique.

 

Ousmane Oumar KANE

Lugard lecture – International African Institute

Professeur, Religion et société islamiques contemporaines
Harvard Divinity School, États-Unis

Biographie: Ousmane Kane a rejoint Havard Divinity School en juillet 2012 en qualité de professeur de religion et société islamiques contemporaines de la Chaire Prince Alwaleed Bin Talal. Le professeur Kane étudie l’histoire des institutions et organisations religieuses islamiques depuis le 18e siècle et travaille à documenter l’histoire intellectuelle de l’islam en Afrique. Kane s’intéresse également au phénomène de globalisation musulmane. Son livre Homeland Is the Arena: Religion, Transnationalism and the Integration of Senegalese Immigrants in America (Oxford University Press, 2010) s’intéresse à la communauté des immigrés sénégalais à New York aux États-Unis et à l’importance que ces derniers assignent à leurs communautés religieuses dans l’organisation de leurs vies. Parmi ses autres ouvrages, on trouve Muslim Modernity in Postcolonial Nigeria (Brill, 2003) et Timbuktu and Beyond: Rethinking African Intellectual History, à paraître chez Harvard University Press.

Conférence: Islamic Education in West Africa: the Past and the Present
9 juillet, 11:00 – 12:00. Sorbonne, Amphithéâtre S_Richelieu
La majorité des personnes dans le monde ont entendu parler de Tombouctou comme d’un centre d’éducation où sont conservés des milliers de manuscrits en arabe. Pendant l’intervention française pour arrêter l’avancée des islamistes au Mali, certains de ces manuscrits ont été détruits. En revanche, rares sont ceux qui savent que Tombouctou a été un des nombreux centres d’éducation islamique dans l’Afrique de l’Ouest précoloniale. Cette conférence a pour objet la croissance et la transformation de l’érudition arabo-islamique en Afrique de l’Ouest du 16e siècle au 21e siècle en passant par la période coloniale. Elle illustrera la contribution des intellectuels musulmans dans la production et la transmission du savoir et dans la formation de l’État et des changements sociaux en Afrique de l’Ouest. De fait, aucune étude de l’histoire de l’éducation et de la production du savoir en Afrique de l’Ouest ne peut être complète si elle ne prend pas en compte cette tradition intellectuelle.

 

Jemima PIERRE

Maître de conférences au département des Études afro-américaines et au département
d’Anthropologie, Université de Californie, Los Angeles, États-Unis

Biographie: Jemima Pierre (titulaire d’un doctorat en Science politique à l’Université de Texas, Austin) est une anthropologue socioculturelle dont les axes de recherche et d’enseignement se situent à la croisée des études africaines et des études de la diaspora africaine et concernent trois grands domaines conceptuels : race, théorie de la formation raciale et économie politique ; culture et histoire de la théorie anthropologique ; transnationalisme, globalisation et diaspora. Elle est l’auteure de The Predicament of Blackness : Postcolonial Ghana and the Politics of Race (ce livre a reçu en 2014 le prix Elliot Skinner en anthropologie africaniste). Elle achève un manuscrit dont le titre provisoire est Racial Americanization: Conceptualizing African Immigrants in the U.S et travaille également sur un projet concernant l’économie politique racialisée de l’extraction multinationale des ressources au Ghana.

Conférence: Panafricanisme, décolonisation et la tradition radicale noire
10 juillet, 11:00 – 12:00. Sorbonne, Grand amphithéâtre / Amphithéâtre S_Richelieu (live video streaming) / Amphithéâtre S_Turgot (live video streaming)
L’argument clé de cette conférence est de faire valoir que la période récente du néocolonialisme néolibéral sur le continent africain reflète l’échec de la politique de décolonisation politique et culturelle, et plus significativement l’échec des intellectuels à analyser de manière pertinente l’appareil colonial – en particulier, la permanence structurelle de la race et du pouvoir. La présentation tentera de reconsidérer les mouvements sociaux africains et l’histoire intellectuelle panafricaine à travers le cadre théorique de la « tradition radicale noire », une tradition de libération à travers les actions du sujet central de la domination européenne – le sujet (global) Noir racialisé. La théorie de la « tradition radicale noire » crée un espace intellectuel pour examiner les possibilités et l’échec du panafricanisme, reconsidérer l’histoire et l’ethnographie de la décolonisation, en particulier l’importance de la (dé)racialisation, et imaginer de nouveaux avenirs africains.