P123 – Youth, Social Networks and Governance in West Africa Since the “Arab Spring”: Challenges, Revolts and Resistance via Facebook
10 July, 14:00 – 15:30

Convenor(s)
Kouyate Souleymane / UFRICA-Université Félix Houphouët-Boigny

Abstract

This paper raises the question of citizenship and youth engagement through social networks in response to the governance of their leader. The idea came from the observation of the development of a collective mobilization via Facebook, where there has been a significant investment of this medium since the “Arab Spring” by young people on behalf of a common goal: public speaking on the governance of political leaders. Indeed, contrary to the steps or events involving a show of force, Facebook became a space of sociability giving to the youth of West African primacy to political discussion, challenges, resistance and revolts in response to governance that provides fertile ground for any process of development.
In a communication socio-anthropological approach, we examine modes of action of the space and its deliberative dimensions with regard to the governance; we show how young West Africans (Côte d’Ivoire, Benin, Burkina Faso, Senegal) have invested this medium to engage, inform and denounce what they see as injustice or how commitments coexist with production and sharing of information in their country.
Data collection is based on two main methods: ethnographic observation and online interview survey (interview in writing and video interview).

Les jeunes, les réseaux sociaux et la gouvernance en Afrique de l’ouest (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Sénégal) depuis le printemps arabe: contestations, résistances et révoltes via Facebook
Cette contribution pose la question de la citoyenneté et de l’engagement des jeunes à travers les réseaux sociaux face à la gouvernance de leurs dirigeants. L’idée est née du constat de ce développement tous azimuts d’une mobilisation collective via Facebook où l’on assiste, depuis le « printemps arabe », à un fort investissement de ce médium par les jeunes au nom d’un objectif commun : la prise de parole sur la gouvernance des dirigeants politiques.

En effet, contrairement aux marches ou manifestations, impliquant la mise en scène d’une démonstration de force, Facebook est devenu un espace de sociabilité donnant à la jeunesse ouest-africaine la primauté à la discussion politique, aux contestations, résistances et révoltes face à la gouvernance qui constitue un terreau fertile pour tout processus de développement.
Selon une approche socio-anthropologique de la communication, nous examinerons les modes d’occupation de l’espace et ses dimensions délibératives au regard de la gouvernance ; nous montrerons comment les jeunes ouest-africains (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Sénégal) ont investi ce médium pour s’impliquer, s’informer et dénoncer ce qu’ils considèrent comme des injustices ou comment les engagements coexistent avec les productions et le partage d’informations dans leur pays d’origine. La collecte de données se fonde sur deux méthodes principales : l’observation ethnographique en ligne et l’enquête par entretien (écrit et vidéo).

Paper 1

Tine Benoit / Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal, Chercheur associé au Laboratoire Printemps (CNRS – France)

 

Du mouvement y’en a marre à la révolte tunisienne: entre technologisme et sociologisme

Notre premier terrain, le Sénégal, qui a connu des événements moins médiatisés que ceux des pays dudit « printemps arabe », nous permettra d’aborder cette articulation sous un autre angle qui met l’accent sur le fait que la mutation organisationnelle et culturelle s’opère le plus souvent de manière silencieuse par-delà des déterminations techniques et sociales. Plus particulièrement, il s’agira de partir des événements du 23 juin 2011, ayant consacrés l’éveil citoyen ou ce qu’on a appelé le NTS (nouveau type de sénégalais) (Savané, Sarr, 2012).
Quant à notre recherche en Tunisie, elle s’est appuyée sur une revue de la littérature après les événements du 14 janvier 2011; laquelle s’inscrit dans un engouement sans précédent des chercheurs francophones et anglophones pour le cas d’étude arabe.
L’hypothèse que nous proposons est qu’il est possible de participer au décloisonnement des deux approches scientifiques visiblement opposées (le technologisme et le sociologisme) en proposant une approche médiane rappelant la nécessité de transcender ces deux lectures et de montrer les phénomènes que les deux lectures concurrentes négligent.

Paper 2

Vanvyve Adrienne / Université libre de Bruxelles (Belgique)

The Insurrection of October 2014 in Burkina Faso: Role and Use of Facebook

Les 30 et 31 octobre derniers ont marqué un tournant historique pour le Burkina Faso : une insurrection populaire a provoqué la chute de Blaise Compaoré, à la tête du pays depuis 27 ans, alors qu’il préparait le vote pour la modification de la Constitution pour se représenter aux élections présidentielles de 2015. Depuis 1987, Blaise Compaoré avait installé un régime politique ambigu pouvant être apparenté à une « démocratie à double façade » où les libertés prennent place sur un arrière-fond autoritaire : la « démocratisation » s’accompagnait d’un contrôle strict et de dispositifs non officiels – corruption, clientélisme, violence, intimidation – afin de laisser émerger des espérances politiques, tout en limitant l’émergence d’éléments trop subversifs. Une telle configuration politique engendre la frustration de la population burkinabè dont les signes de mécontentement n’ont fait qu’à se multiplier, jusqu’à provoquer le renversement du régime. C’est dans un tel contexte à la fois de liberté et de contrainte que la question du rôle et de l’usage de Facebook prend toute son importance. En effet, au-delà des démonstrations de rue en octobre dernier, ce réseau social a joué une part non négligeable dans la mobilisation et la résistance du peuple face au pouvoir. A partir d’entretiens récoltés auprès de jeunes de Ouagadougou, centre névralgique du pays, cette présentation tend à présenter le rôle, l’usage et la portée de ce média durant le mouvement « Octobre 2014 ».

Paper 3

Marin Léonie / IMAF

Les nouvelles formes d’engagements politiques : l’exemple de Facebook en Afrique de l’Ouest

 

Paper 4

Adon Seka Adouby Appolinaire / Université Félix H. Boigny

Facebook et « rattrapage ethnique » en Côte d’Ivoire

L’un des travers de la gouvernance Ouattara est sans doute le rattrapage ethnique après son accession au pouvoir. En effet, si sa gestion économique permet à la Côte d’Ivoire de se reconstruire et de bâtir de nouvelles infrastructures pour le bien-être de la population ivoirienne, force est de reconnaitre que la nomination des ressortissants du nord à 65% à la tête des postes clés de l’Etat, a mis en mal la réconciliation nationale recherchée par le Président. Interrogé par une radio étrangère sur cette question, le Président OUATTARA avait répondu qu’il faisait du “rattrapage ethnique”. Vu la frustration d’une partie des Ivoiriens, il se dédira plus tard à travers la RTI (radio télévision nationale). Malgré cela, ce sujet sera l’objet de débats houleux, de contestation et de justification selon le bord politique et l’origine ethnique des Ivoiriens sur les réseaux sociaux, notamment sur facebook.
L’approche qualitative utilisée pour mieux comprendre la réaction des internautes ivoiriens, nous a permis de déterminer 3 argumentaires principaux selon le bord politique et l’origine ethnique des Ivoiriens sur le sujet en fonction de leur fréquence d’apparition sur facebook.
Il s’agit premièrement des partisans du camp de l’ex-Président Laurent GBAGBO, présentement en prison à la Haye à la CPI, des caciques ressortissants du nord et certains partisans du RHDP, rassemblement qui a porté OUATTARA au pouvoir.

← Back to list