P145 – Les mobilisations féminines à l’heure de la parité
10 July, 09:00 – 10:30

Convenor(s)
Hane Fatoumata / Université Assane Seck de Ziguinchor
Goudiaby Jean Alain / Université Assane Seck de Ziguinchor

Abstract

Les mobilisations collectives des femmes semblent être analysées comme une conséquence de l’évolution de la vie politique des pays africains. Pourtant, une approche sociohistorique permet de voir leur rôle central dans les mouvements de lutte pour les indépendances. Ce rôle restera longtemps ignoré et parfois faiblement documenté. Des figures féminines, rarement citées ou peu connues, émergeront dans ces contextes nationalistes. On pourrait analyser ces figures et voir leur rôle effectif.
Aujourd’hui, avec les programmes de lutte contre la pauvreté, on remarque une implication importante des femmes au point qu’il est possible de voir qu’elles sont devenues des actrices principales du développement local. Leur engagement dans le terrain politique semble être un corollaire de leur capacité à se mobiliser en réseaux et à s’inscrire dans des dynamiques collectives. Toutefois, elles restent faiblement représentées dans les instances de décisions, même des lois sur la parité sont adoptées.
Ainsi, le panel a pour objectif, d’une part, d’analyser les transformations et les dynamiques des mobilisations féminines dans le jeu politique local et national dans divers pays africains, d’autre part, de saisir les manières dont la transnationalisation des luttes en faveur des droits des femmes, de la citoyenneté et de la parité infléchit les politiques locales et dessine de nouveaux contextes d’action.

Women’s Mobilizations During the Gender Equality Moment
Collective women’s mobilizationscan be analyzedas a consequence ofthe evolution ofpoliticsin African countries.However, asocio-historicalapproachallows us to seetheir central role inthemovements forindependence.This rolehas long beenignored andsometimespoorlydocumented.Female figures that arerarelycited orlittle-knownemerged in these nationalist contexts. If these figures were analyzed, their actual role would become clearer.

Today, we find in the programs against poverty such a significant involvement of women that we can regard them as the main actors of local development. Their involvement in the political field seems to be a corollary of their ability to network and be part of the collective dynamics. However, they are poorly represented in decision-making bodies, even if laws promoting gender equality are occasionally adopted.
Thus, the panel aims, on the one hand, to analyze the changes and dynamics of women’s mobilization in local and national politics in various African countries, and on the other hand, to grasp the ways in which the transnationalization of struggles in favor of women’s rights, citizenship and gender affected local policies and created new contexts of action.

Paper 1

Knodel Kathrin / Goethe-University of Frankfurt am Main

Bridewealth in Burkina Faso: between women’s rights, ethnical traditions and local policies

The phenomenon of paying bridewealth in the context of marriage preparations is a very old tradition in most parts of West Africa. Nevertheless it is officially forbidden by the state family law in Burkina Faso. Probably under the pressure of human rights activism and claims coming from European democracies the state was argued into the prohibition of bridewealth. This was done based on an interpretation of bridewealth as a kind of sale of women and as a so called Harmful Traditional Practice as defined by the UN.
But in reality the ceremony of bridewealth is still held in Burkina Faso without any modification. So this new law has practically no influence on people’s actual behavior. The state seems to accept the continuation and what is more it is turning a blind eye to the whole sphere of traditional wedding. By doing this it is giving the people the feeling that there are some kinds of traditions that are beyond any state regulation.
This paper will identify the pluralism of norms dealing with the bridewealth in Burkina Faso and the different actors involved including their interests. Finally this paper will also argue for the strength of the concept of morality in this very context: women’s rights on the one side, ethnical traditions on the other side and local policies trying to deal with both of them

Paper 2

Guignard Lison / ENS, Cachan

Mise à l’agenda de la parité au sein de l’Union africaine : l’exemple de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

Le principe de parité de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA), promu comme « culture institutionnelle », sert de faire-valoir à cette nouvelle institution en affichant une politique volontariste dans un contexte où la proportion de femmes dans les organisations d’intégration régionale est faible. Cette communication est consacrée à la politique de parité au sein d’un organe de l’UA, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Elle questionne les conditions de la mise en place de la parité depuis la création de la CADHP en 1987. Quels sont les tenants et les aboutissants de ces luttes de pouvoir ? Pour obtenir l’adoption du principe de parité, ces femmes sont-elles passées par des contacts ou des procédures participatives plus institutionnalisées ? Ma pratique ethnographique repose sur une expérience d’observation de la session de la CADHP qui s’est tenue à Banjul (Gambie) en mars 2014. Afin de spécifier les rapports de pouvoir entre les genres au sein de la CADHP, je procéderai à l’analyse longitudinale des trajectoires d’individus qui ont investi le problème public de la parité auprès de l’UA. Des études de cas me serviront à spécifier quels sont concrètement les groupes d’intérêts avec lesquels ils/elles rentrent en relation.

Paper 3

Goudiaby Jean Alain / Université Assane Seck de Ziguinchor

Femmes en politique ou la parité questionnée : parcours militants d’élues locales au Sénégal

La participation des femmes ou leur mobilisation dans l’espace politique au Sénégal n’a pas toujours et nécessairement attendu les lois. Elles ont parfois su se saisir d’interstices pour se positionner sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, les réglementations touchent souvent les modes de désignation et de représentation conditionnant, d’une certaine manière, les modalités de participation et d’élection des femmes. Paradoxalement, la loi sur la parité au Sénégal, n’a pas nécessairement renforcé leur capacité de mobilisation. Dès lors, cette loi ne serait-elle pas alors un leurre ? Quelles sont les stratégies qu’utilisent déjà les femmes pour construire leur légitimité dans la conduite des politiques publique ? A travers l’histoire de vie d’élues locales, nous précisons comment leur engagement et mobilisation se manifestent.

Paper 4

Hane Fatoumata / Université Assane Seck de Ziguinchor

Des mobilisations collectives à la loi sur la parité; leurre de la représentativité des femmes

A partir de la sociohistoire des mobilisations collectives féminines au Sénégal, nous analyserons les processus d’invisibilisation des femmes dans le champ politique. Les avancées en matière de promotion des droits de l’homme et de la législation tenant compte du genre n’ont pourtant pas favoriser la participation et la représentativité des femmes aux postes électifs.

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