P084 – La circulation des enseignants et chercheurs africains dans le contexte académique mondialisé : ruptures et continuités
10 July, 09:00 – 10:30

Convenor(s)
Ngwe Luc / RIAM-ARES
Dia Hamidou / IRD-CEPED

Abstract

La mobilité internationale des enseignants et des chercheurs africains s’est faite principalement en direction des anciens pays colonisateurs pendant les quarante premières années post indépendances pour des raisons historiques, politiques et culturelles (Guèye, 2001). La fin des années 1990 consacre sinon une rupture du moins une reconfiguration substantielle de cette orientation fortement marquée par les rapports coloniaux antérieurs. D’une part, le marché du travail académique, en rapport avec l’internationalisation plus accrue de l’enseignement supérieur, se mondialise et fait bouger les clivages établis, en particulier linguistiques et, principalement entre francophones et anglophones. Les Etats-Unis et le Canada arrivent ainsi à attirer les universitaires et chercheurs africains, même francophones. Non seulement les recrutements y sont plus fréquents, mais ces universitaires y occupent parfois des positions de responsabilités. D’autre part, des pôles de savoirs apparaissent en Asie, en Amérique latine et dans une moindre mesure sur le continent africain même. Ces pôles qui mettent en place des politiques de circulation séduisent de plus en plus les universitaires africains. Parallèlement, les technologies de l’information et de la communication qui bousculent les réseaux et les formes d’interconnaissance établis donnent une plus grande ouverture des manifestations scientifiques tenues au Nord aux scientifiques africains ainsi que davantage de visibilité à leurs productions. Ce panel explore la circulation des universitaires africains au travers des expériences des enseignant-chercheurs dans différents pays..

The Circulation of African Professors and Researchers within the Context of Academic Globalization: Breaks and Continuities
For historical, political and cultural reasons, the international flow of African teachers and researchers was mainly towards former colonial powers during the first forty years of independence (Guèye, 2001). The late 1990s marks a substantial reconfiguration of this approach that was strongly influenced by past colonial relations. On the one hand, the academic job market in relation to increased internationalization of higher education, is globalising and altering established divisions, particularly the linguistic division between French and English. The United States and Canada attract African academics and researchers, even francophone academics. The recruitment of African scholars is becoming more common and some of them have senior positions and responsibilities. This panel explores the movement of African academics through the experiences of teachers and researchers in different countries.

Paper 1

Gueye Abdoulaye / Université d’Ottawa 

“We will be there for you”: The State and Forms of the Collaboration between African Academic Expatriates in North America with their Peers in African Universities

This paper examines the collaboration between Africans teaching in North American universities and academics based in the African continent. For many decades, a Marxist theory dominated this literature. It disparaged the expatriation of highly educated Africans arguing that it dooms Africa’s prospect of development. In the 1990s, a new theory labeled « diaspora option » emerged. Contrary to its Marxist counterpart, this theory posits that the presence of an African diaspora could become a chance for Africa, if this diaspora mobilizes in the interest of the continent. Although fertile, this theory still remains mostly ungrounded and needs to be tested empirically.
This paper intends to do so. It results from a four-year research project carried out in Canada, US, Nigeria, South Africa, Niger and Ghana. I conducted over 150 interviews with African academics in North America as well as with their peers and university administrators in the aforementioned African countries. The paper addresses decisive questions: What ideological factors and professional criteria draw expatriate academics to specific universities or colleagues? To what extent nationality, research interest, existence of local institutional support for research excellence determine expatriated academics’ relations with colleagues and academic institutions in Africa?

Paper 2

Thaver Beverley / University of the Western Cape Education Faculty 

Locating the Academic Profession in the South African Democratic Transformation Narrative

In South Africa, 20 years into a new political order, higher education institutions are under pressure to deepen the conditions necessary for the consolidation of democracy. In light of this there is overall pressure at the systems and institutional levels to effect change in ways that reflect the demographic and knowledge diversity of South African society. The tension tends to be acute at the level of the shape of the academic workforce. In this respect, there is mounting pressure publicly, from academics at certain institutions advancing the case for the “need to appoint black professors” as part of the overall transformation project in the country. This demographic statement along the lines of ‘race’ coupled with several race-related incidents at institutional levels, suggest a deep-seated transformation convulsion. On reflection therefore, how far down the line has changed been effected at the systems’ level by the state and how have institutions responded to the social mandate? Where are academics, as ‘carriers of meaning’ located in this democratic process? This paper reflects firstly, on the quantitative shape of the academic workforce at the systems’ level (in terms of state power) over a period of two decades, identifying any potential shifts. Secondly, the paper will reflect on what these mean for the knowledge project in higher education institutions in South Africa, mindful of its place at the continental (African) and global levels.

Paper 3

Pokam Hilaire de Prince / Université de Dschang

Mobilité transnationale des enseignants-chercheurs camerounais depuis les années 1990: le cas des enseignants-chercheurs de l’Université de Dshang et de Yaoundé II

En 1993, le Cameroun engage la réforme de son système d’enseignement supérieur. Outre la transformation morphologique du système, cette réforme recommande l’ouverture de l’université sur son environnement local, national et international, à travers des partenariats. C’est dans ce cadre que s’inscrit la mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs des différentes universités camerounaises. Ces derniers développent alors et très souvent sans concertation au départ avec les gestionnaires de leurs institutions, en fonction de leurs compétences individuelles et de leurs propres réseaux, un certain nombre de pratiques qui favorisent leur circulation. Notre préoccupation dans le cadre de cette communication, consiste à déterminer à travers une étude comparée de l’Université de Dschang et de Yaoundé II, non seulement les profils et les modalités de circulation des enseignants-chercheurs de ces deux institutions universitaires, mais aussi et surtout leurs destinations ainsi que les enjeux et les effets de leurs réseaux d’action sur les configurations du jeu construites entre enseignants-chercheurs d’une part, le pays d’origine et les pays d’accueil d’autre part.

Paper 4

Kitti Hinnougnon Nathaniel / Université d’Abomey-Calavi

Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et la circulation des enseignants-chercheurs en Afrique

Instituée en Afrique à la création des universités au lendemain des indépendances, la circulation des enseignants-chercheurs par le biais de la coopération universitaire avait pour but de suppléer au manque d’enseignants-chercheurs et à leur formation. Ainsi, les accords de coopération Nord-Sud et Sud-Sud ont permis la mobilité des enseignants pour leur formation. L’apparition et le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication y ont introduit une nouvelle dynamique. La circulation et la formation des enseignants échappent aux structures formelles étatiques. Initialement conçu pour la formation des enseignants et des étudiants, la coopération universitaire virtuelle devient un canal d’immigration et d’émigration. Comment les NTIC contribuent-t-elles à la circulation des enseignants –chercheurs en Afrique ? Quelles en sont les qualités et l’influence dans les recherches scientifiques ? Quels sont leurs effets dans l’immigration et l’émigration des enseignants?
Cette communication a pour objectif d’analyser l’impact de l’internet dans la circulation des enseignants-chercheurs en Afrique et ses conséquences en termes l’immigration et l’émigration des enseignants.

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