P192 – School Mobilisations and Contestations in Africa
8 July, 17:30-19:00

Convenor(s)
Charton Hélène / LAM/CNRS
Guidi Pierre / IMAF, Université Paris 1

Abstract

The proposed panel aims at analyzing, in an historical perspective, the various patterns of school mobilizations and contestations in Africa over the last century. The introduction of Western education alongside European colonization deeply changed the social order, generating a great range of reactions aiming both at challenging or capturing the new social and economic resources released by the educative capital. At the age of universal schooling, education is still a major factor of social differentiation, triggering specific individual and family strategies that contribute to the enlargement and diversification of the education offer. Besides the dominant representations, largely conveyed by States and International development agencies, viewing school and education as major factor of national unity and integration and of economic and human development, individual expectations and representations appear much more diverse, depending on the categories of actors and of the historical periods studied. It is specifically this wide range of attitudes towards education that this panel aims at exploring by analyzing the patterns of school contestations and mobilizations that underline users’ expectations and disappointments. We would like to provide an alternative reading of education public policies, based not on the education offer but on the demand.

Mobilisations scolaires et contestations en Afrique
Le panel proposé vise à interroger, dans une perspective historique, les différentes formes de mobilisations et de contestations de l’ordre scolaire en Afrique au cours du siècle dernier. L’introduction de l’école occidentale dans le sillage de la colonisation européenne a profondément modifié l’ordre social, entraînant des réactions diverses visant à contester ou bien à capter les nouvelles ressources sociales et économiques générées par le capital scolaire. A l’heure de la scolarisation universelle, l’éducation demeure un puissant facteur de différenciation sociale, déterminant des stratégies de singularisations de la part des familles qui contribuent à une forte diversification de l’offre scolaire. Au-delà des représentations dominantes, véhiculées par les États et les agences internationales de développement, d’une école vectrice d’unité et d’intégration nationale et de l’éducation comme condition nécessaire au développement humain et économique, les perceptions et les attentes relatives à l’éducation apparaissent extrêmement variées suivant les catégories d’acteurs et les périodes étudiées. C’est précisément ce spectre que ce panel souhaite explorer, à partir de l’analyse des formes de contestation ou de mobilisations autour de l’école qui permettent de révéler en creux les attentes ainsi que les déceptions de leurs usagers. Il s’agit ici, de donner une lecture décalée des politiques publiques d’éducation en partant non pas de l’offre mais de la demande d’éducation.

Paper 1

Languille Sonia / University of Johannesburg/School of Oriental and African Studies (SOAS)

Contesting the schooling order in South Africa: the Grabow ‘‘education revolt’’

In 2012, in South Africa, residents of Grabow informal settlements, Western Cape Province, protested, during several weeks, against overcrowded classrooms in local schools and burnt down classrooms. The revolt integrated a component of interracial tension: the protesters, mostly Xhosa speaking, Black people occupied and set alight a school of Afrikaans speaking Coloured people. The paper examines this instance of revolt targeting the current conditions of schooling reserved to children from lower social classes, mostly Black. The objectives are to describe the different moments in the revolt as they unfolded in time and to cast light on the sociology of the protesters, possible internal tensions among them and their recourse to violence and fire. It will also study interventions in the conflict of local authorities, local branches of political parties or other social organisations (i.e. teachers’ trade union). It finally intends to unpack the generic category of ‘service delivery protest’ and to understand specific characteristics of this event as an ‘education revolt’. Why did the protesters invest this specific public service field and transform, temporarily, schools into insurrection fields and arson targets? What meanings of quality education did they convey? The paper is guided by a general interrogation on the extent to which actors ‘from below’ shape, transform and subvert state education policies and its associated resource allocation choices.

Paper 2

Wenzek Florence / Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne

The « New School » in its users’ hands: from subversion to political protest (Benin, 1972-1989)

Si l’« École Nouvelle » instaurée au Bénin par le Gouvernement Militaire Révolutionnaire de Kérékou en 1975 se voulait unificatrice, elle est l’objet de mémoires contradictoires : instrument de libération, elle n’en a pas moins représenté une forme d’oppression étatique pour ses usagers. Malgré son caractère « unique et obligatoire », les familles ont conservé une certaine marge d’action, et en creux des différentes stratégies scolaires qu’elles ont développées face à ce nouveau système, ce sont leurs projets sociaux et leurs rapports à l’Etat que l’on peut lire ; positionnements divers et complexes, à l’opposé d’un discours étatique monolithique sur le nécessaire engagement pour la révolution et le développement. Les instituteurs, par leurs pratiques pédagogiques entre réappropriation critique et contournement du projet étatique, ont exprimé des positionnements idéologiques et politiques variés. Au-delà de cette contestation a u jour le jour, ils ont joué un rôle clé dans le renversement du régime par leur mobilisation massive en 1989. Leur action a été assez largement oubliée au profit de celui des enseignants du secondaire, mais du fait de leur nombre et de leur proximité avec la population, ils ont eu une importance particulière dans la diffusion de la protestation. Ainsi, il s’agira de montrer comment l’école, après avoir été pendant des années l’objet d’une mobilisation souterraine mais active, est apparue comme un lieu majeur de la contestation politique en 1989.

Paper 3

Yeboah Sampson / University of Bergen, Norway

School yes! but we are hungry: school mobilisation and pragmatism in rural Ghana

Policies to mobilise children to attend school are common place and exist in most sub-Saharan African countries. In Ghana the Education For All (EFA) and Free Compulsory Universal Basic Education (FCUBE) obligate parents to ensure children get basic education. A number of these policies have come about because developing countries such as Ghana sign up to international treaties that mandate them to have these policies and have structures that aim to protect children especially the right to education. Yet child abuse cases are common, especially cases involving children dropping out of school or not attending school at all, because parents involve them in some form of child labour. The aim in this paper is to explore the perspectives of different stakeholders on child protection, specifically on education and child labour in rural Ghana. Points of reference are to understand issues on local understanding of child protection vs. law on child protection and participation of parents. The findings suggest that participating parents, whilst they reified schooling, were of the opinion that the form and quality of education available in the rural communities could not guarantee their children a better future. Instead, by engaging children in economic activities, children will be able to contribute to family income and also learn important skills that will make them self sufficient in the future.

Paper 4

Chariet Mounira / Iremam

La langue nationale contestée ? Aux origines de l’enseignement privé en Algérie.

Alors que l’enseignement privé est interdit en Algérie depuis la Charte de 1976 (“le système éducatif est du ressort exclusif de l’Etat”), sa réapparition récente à l’initiative des populations urbaines soulève de nombreuses questions tout en nous invitant à y observer des processus sociaux inédits.
Les politiques scolaires ont été très tôt marquées par les enjeux de “récupération nationale”, après l’indépendance en 1962. La langue a été au cœur de la tâche d’édification nationale. Durant les années 1990, pourtant, l’éclosion de ces écoles évoluant en toute illégalité vont à l’encontre des objectifs nationaux assignés à l’école. L’enseignement proposé est dispensé paradoxalement en langue française, langue de l’ancien colonisateur, et les programmes sont largement inspirés de ceux de l’hexagone. Son caractère contestataire pourrait être réduit par l’absence d’organisation politique et le silence des acteurs de cet enseignement, mais l’examen du contexte politique autoritaire et celui violent de la guerre civile permettent des premières hypothèses d’investigation.
Il s’agira dans cette communication de mettre à jour, à partir des matériaux ethnographiques et entretiens recueillis dans le cadre de ma thèse, les motivations et les logiques propres aux acteurs de cet enseignement. Y sera interrogée la forme singulièrement active de cette contestation qui, en révélant une demande scolaire qui diverge de l’offre publique, suggère des dynamiques sociales nouvelles.

Paper 5

Heffernan Anne / University of the Witwatersrand

Students on the Front Lines: The role of the Congress of South African Students in anti-apartheid mobilization, 1979-1985

Students have played a crucial role as political mobilizers across Africa in the colonial and post-colonial periods. During protracted struggles for liberation new generations brought historic turns in ideology and practice. In South Africa, studies of such mobilization have focused on the 1976 Soweto uprising as the pivotal moment in student organization. But they often neglect the national development of schools as sites of political contestation – under the auspices of the Congress of South African Students (COSAS) – during the 1980s. This paper aims to analyze the role of COSAS as a force for mobilizing students in opposition to the state and in making schools political spaces; it considers the intersection of political and educational grievances, and how these were deployed by students, staff, and parents. I contend that COSAS played a key role inculcating a generation that understood education as a vehicle to contest the state, and schools as a primary site of political mobili zation for that contestation. The localized nature of COSAS branches at the school level contributed to intergenerational disputes and shaped perceptions of what type of space schools should be among both parents and students, into the post-apartheid era.
The paper addresses the character of apartheid’s controversial policy of Bantu Education and its role in shaping student protest in the 1980s.

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