P041 – African Arts in the Former Socialist Bloc Countries: Opening on a New Space or Political Affiliation?
8 July, 16:00-17:30

Convenor(s)
Tchibozo Romuald / Université d'Abomey-Calavi Bénin

Abstract

In 1945, in the aftermath of the Second World War, the reconstruction of the world around the two great powerful countries, the United States and the Union of Soviet Socialist Republics (USSR), strongly influenced artistic productions in some African countries and their reception abroad. One of the pillars of these major cultural changes was the former Democratic German Republic (GDR), particularly active in diplomatic and cultural relations with the African continent throughout the cold war.A particularly striking phenomenon: African artworks and creators have a relatively marked presence in the former GDR and elsewhere in the former Eastern bloc. What are the conditions of the constitution of the collection of African art works in the former countries of the East? How are these objects welcomed, in which institutional contexts and for what purposes? What are the trajectories of African artists represented in these countries? What impacts do they have on host countries and what do they bring upon their return to Africa?

Les arts d’Afrique dans les ex-pays du bloc socialiste : ouverture à un nouvel espace ou affiliation politique ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la recomposition du monde autour des deux grandes puissances que sont les Etats-Unis et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) a profondément influencé les productions artistiques dans certains pays africains et leur réception à l’étranger. L’un des piliers de ces grands changements culturels fut l’ex-République Démocratique Allemande (RDA), particulièrement active dans ses relations diplomatiques et culturelles avec le continent tout au long de la Guerre froide. Phénomène particulièrement marquant : la présence relativement forte en ex-RDA et ailleurs dans le bloc de l’Est de créateurs et d’œuvres d’art africains. Quelles sont les conditions de constitution de collection d’œuvres d’art africain dans les ex-pays de l’Est ? Comment ces objets sont-ils accueillis, dans quels contextes institutionnels et à quelles fins ? Quelles sont les trajectoires des artistes africains représentés dans ces pays? Quels impacts ont-ils sur les pays d’accueil et qu’en ramènent-ils à leur retour en Afrique ?

Paper 1

Greani Nora / LABEX CAP, IIAC Musée du quai Branly-HiCSA

Esthétique socialiste en république populaire du Congo, la figure de l’homme nouveau

L’apparition d’une esthétique socialiste en République populaire du Congo au début des années soixante se réalise en décalage avec une large part du reste du monde. Près de trente ans séparent ses prémices des consignes jdanoviennes qui consacrent le Réalisme socialiste en URSS en 1934. La circulation internationale de l’imagerie de propagande, la confrontation directe avec l’art élaboré dans les pays “frères”, la diffusion des “attributs” socialistes cubains, sont autant d’éléments d’influence extérieure à l’origine d’une esthétique originale, proprement congolaise. Dans le cadre de cette intervention, nous proposons d’étudier les différents emprunts, rejets et réappropriations des canons esthétiques révolutionnaires des pays du bloc socialiste. Nous analyserons plus particulièrement l’introduction de l’Homme nouveau dans le vocabulaire visuel congolais. Sous la forme d’un prolétaire vigoureux (ouvrier ou paysan collectivisé), l’homme nouveau agit comme une métaphore de la société issue de la Révolution, politiquement, économiquement, socialement, culturellement et sexuellement émancipée. L’art socialiste congolais ne s’est pas lassé d’en proposer plusieurs illustrations, ainsi que sa version féminine. Quelles visions du monde étaient proposées par les artistes au travers de la figure de l’homme et de la femme nouveaux ? Quels enseignements géopolitiques peut-on en tirer ?

Paper 2

Effiboley Emery Patrick / University of the Witwatersrand, South Africa

L’Etat béninois révolutionnaire et son action culturelle : une politique inachevée

Les politiques culturelles africaines et plus particulièrement celles mises en œuvre par les Etats à l’époque où plusieurs d’entre eux avaient adopté une orientation marxiste ont jusqu’à présent peu retenu l’attention des chercheurs en sciences sociales.
La présente communication ambitionne de jeter les jalons d’une étude des actions de l’Etat béninois visant à réglementer, encourager et diffuser les productions artistiques et les biens patrimoniaux durant les années 1970-80. Tout d’abord, il s’agira d’évoquer les circonstances d’émergence au Bénin de la politique culturelle à l’époque marxiste ainsi que les principaux outils réglementaires mis en place. Ensuite, quelques réalisations majeures de la période seront présentées pour appréhender l’esprit dans lequel les ‘’acteurs’’ de cette période ont gouverné le pays ainsi que les résultats obtenus. L’exposé se terminera par une mise en lumière des leçons à tirer et des perspectives de recherches à engager à la fois sur cette thématique que sur cette période de l’histoire récente du Bénin.

Paper 3

Gnonhouevi David Emmanuel / Université d’Abomey-Calavi

L’art socialiste et l’idéologie communiste au Bénin : le cas de Philippe Abayi

La République du Bénin à l’instar de plusieurs pays dans le monde a expérimenté le communisme et adopta en 1974 le marxisme-léninisme. Plusieurs réformes ont été introduites : nationalisation de tous les secteurs de l’économie, réforme du système éducatif, mise en place de coopératives agricoles et de nouvelles structures d’administration locale (comités révolutionnaires locaux), interdiction des activités politiques et syndicales, lancement d’une violente campagne d’éradication des « forces féodales » (chefferies et religions traditionnelles). Certains artistes adhèrent à cette idéologie et on constate que l’art va servir à sa propagande. Le régime de Mathieu Kérékou en profita. Un artiste en particulier s’est illustré dans ce domaine, Philippe ABAYI dont les œuvres seront l’objet de la présente étude. Il s’agira de voir à travers ses œuvres l’influence de la période révolutionnaire et de voir en quoi il a réellement participé à cette propagande.

Paper 4

Tchibozo Romuald / Université d’Abomey Calavi

L’art contemporain d’Afrique dans l’ex-République Démocratique Allemande : entre influence idéologique et légitimation

La présence de l’art contemporain d’Afrique en ex-RDA après la deuxième guerre mondiale est-elle une légitimation de cette production ou une propagande politique ? Telle est la question qu’on est tenté de se poser à la vue de l’évolution des relations d’abord, culturelles et ensuite, artistiques que ce pays a entretenues avec certains pays africains. La mise en œuvre de la politique extérieure du jeune Etat, issu de la partition de l’Allemagne au lendemain de la deuxième guerre mondiale, a obligé les autorités à développer différentes stratégies pour se faire reconnaître et assumer leur existence internationale. La plupart des pays d’Afrique au Sud du Sahara, encore en lutte pour leur indépendance ont trouvé en ce nouvel Etat, un partenaire de poids pour équilibrer les relations hégémoniques que les puissances colonisatrices entretenaient avec eux. Les normes d’appréciation de l’art contemporain n’étant pas, en ces lieux, les mêmes qu’en occident, sommes nous en situation de parler de légitimation, de récupération politique ou d’influence idéologique ? Que signifie la présence de l’art contemporain d’Afrique dans ce pays ? Telles sont les questions qui vont nous occuper au cours de cette communication.

Paper 5

Makukula Dominicus / FU-Berlin

Arts and socialist politics in Tanzania: what is Ujamaa Art?

This paper was intended to explore and describe the supposedly “Ujamaa art” in Tanzania. For decades some art curators and writers asserts that Tanzanian socialist government has influenced the birth and development of an art style which was a result of Nyerere’s 1960s Ujamaa policies. As this view has contradicted a full appreciation of 1960s art practices in Tanzania as a creative process and linked it to the then socialist politics, the main objective of this simple research was to bring into the light the reliable information to support or refute the assumption that there is an art by the name of “Ujamaa” which is a result of 1960s socialist government policy or rather commission in Tanzania.
The researcher employed library research, interviews, art criticism and documentary review methods in the process of data collection. The library research involved review of literatures on Ujamaa politics and art in Tanzania in the 1960s, while the interviews were conducted on two prominent Tanzanian art professors and one politician who worked as an “Ujamaa” propagandist in the Nyerere’s socialist government. The researcher also analysed the contents of 9 major artworks produced between the year 1967 and 1985 when Ujamaa policy was strong. Finally the researcher reviewed the messages in the documentary film by CCTV titled “Faces of Africa: Mwalimu Julius Nyerere” in which a prominent Tanzanian art collector and promoter speaks about Nyerere’s influences on art development in Tanzania.
The research results showed that unlike Russia, Cuba, East Germany, North Korea, China, Senegal and Ghana the socialist government in Tanzania is not recorded anywhere to have declared a state aesthetic on the type of art to be produced and commissioned by its institutions. That Ujamaa policy did not show anywhere it was in favour of any particular kind of art. Otherwise the researcher found that in an incident there was a politician whom out of curiosity, happened to name one of Makondes’ carving style the name “Ujamaa” for what it depicted before his eyes. Moreover, it was clearly seen that there was nothing like “Ujamaa art” as a collective name for state funded art but a Tanzanian art based on traditional life experiences and unity messages, rich of cultural synthesis and high freedoms of artistic expressions.

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