P131 – Laughter in Social Transformations in Africa
8 July, 17:30 – 19:00

Convenor(s)
Iwata Takuo / Ritsumeikan University, Kyoto, Japan
Toulabor Comi / LAM, Bordeaux, France

Abstract

This panel aims to focus on “laughter” to understand social and political transformations in Africa from different angles. In African studies – especially social science – we have been likely to focus on tragic or unsuccessful subjects, such as conflict, dictatorship, poverty, and economic crisis etc. In social science studies, we might have tried to find some prescriptions or solutions to overcome the difficulties that African people and states have faced for decades. However, we, researchers of African studies, have frequently encountered the certain moments of “laughter” during our field researches. African people do not only live in tragedies, but also live “normal” lives filled with laughter, while repeatedly suffering from human or political disasters. We might not have paid sufficient attention to this basic phenomenon. Life should be full of laughter; Africa is no different. The social and political situation has influenced characteristics of laughter. These situations have been radically changing in the 21st century. Therefore, laughter might mirror the social and political realities in Africa. (Conveners of this panel speak English and French.)

Le rire dans la transformation sociale en Afrique

Nous organisons ce panel sur le « rire » afin de réfléchir à la transformation sociale et politique en Afrique dans une perspective nouvelle. Dans les recherches sur l’Afrique (en particulier, en sciences sociales), nous avons tendance à nous focaliser sur les sujets tragiques ou désastreux tels que conflits, dictature, pauvreté, crise économique, etc. En sciences sociales, des interprétations ou des solutions permettraient de dépasser les difficultés auxquelles les peuples et les Etats africains sont confrontés depuis des décennies. Or en tant que chercheurs, il nous est arrivé de connaître des moments de « rire » lors de nos terrains de recherches. Les populations africaines ne vivent pas uniquement dans les tragédies, mais connaissent aussi lors de leur vie quotidienne le phénomène du rire tout en côtoyant les drames humains ou politiques. Et c’est précisément la situation sociale et politique qui a des influences sur les spécificités du rire. Dès lors, c’est le phénomène du « rire » dans sa dimension sociale qui doit être pris en compte dans une analyse des réalités sociales et politiques en Afrique. (Les organisateurs de ce panel parlent français et anglais.)

Paper 1

Toulabor Comi / LAM, Science Po Bordeaux

Les motocyclistes « casquent » le rire sur les routes du Bénin

C’est seulement en août 2014 que les pouvoirs publics ont décidé d’imposer le port obligatoire du casque aux motocyclistes dont le nombre a considérablement augmenté depuis les années 1990 avec l’entrée massive des zémidjans (taxis-motos) pour tromper l’endémique chômage des jeunes sans perspective d’emploi.
Dans cette contribution, il s’agit de voir, à partir de certains clichés, comment le motocycliste béninois contourne la décision ministérielle par une inventivité et une créativité débordantes (des casseroles de cuisine aux paniers d’osier, etc…) qui déclenchent une activité soutenue des zygomatiques mais qui désarment aussi la police nationale et le Conseil national de sécurité routière.
Si les clichés et les situations suscitent sourire et fou rire, il n’en demeure pas moins que l’impuissance des autorités incapables de contrôler la qualité des casques participe aussi du rire. Les casques en osier nouent des drames mortels sur les routes béninoises où le respect du code de route est très aléatoire, mais cette dimension tragique de la circulation n’est pas l’objet principal de mon intervention qui insistera sur sa dimension drôle et rieuse.

Paper 2

Iwata Takuo / Ritsumeikan University, Kyoto, Japan

Laughter in political transformation in Africa

This paper aims to focus on “laughter” in political transformation in African countries from a different angle. In African studies (especially in social science), we, researchers, tend to focus on tragic or failed aspects such as conflict, dictatorship, poverty, and economic crisis etc. We might be likely to find some “solutions” or show prescription to overcome difficulties with which African people and states have been faced for decades.
However, researchers have frequently encountered “laughter” during their own field researches in Africa. African people does not only live in tragedies, but also enjoys “normal” life with laughter while repeatedly suffering from human (political) disasters. This is too natural phenomenon. However, we might not have paid sufficient attention to this daily human act in social (even human) science researches. Laughter or acts of laugh should be full in human life in African society as well as other parts of the world.
This paper suppose that political situation influences on the character of laughter in human life. Political situation has been changing in the 21st century. Therefore, the laughter might mirror the social and political reality in Africa. This paper reflects on the laughter through case studies Benin, Burkina Faso, Togo, and other African countries in order to understand political transformation in African countries.

Paper 3

Bandaogo Zacharia / IMAF

“Give me the power and I will give you back the laugh”: Humor and the politician’s derision in time of peace and war in Côte d’ivoire

Dans les périodes calmes ou dramatiques, l’activité politique génère des passions secrètes. Chaque parti met en place une gestion des passions politiques, une gestion des adhésions affectives et des hostilités contre les concurrents. Observant les oppositions politiques et les protestations collectives, les humoristes, les caricaturistes et les artistes musiciens portent un autre regard sur le pouvoir mais aussi sur les politiques qui se le disputent. Pourquoi ne pas en rire ? Telle semble être la problématique qui ressort de leur « prise de position ». Une « prise de position » qui pose en elle-même la problématique du pouvoir. Le cas d’Adama Dahico, humoriste qui rentrera en compétition avec les acteurs politiques qu’il tournait auparavant en dérision, illustre bien ce qu’est ces rapports de pouvoir mais aussi et surtout les passions individuelles et collectives. Politiquement, l’humour à l’égard des détenteurs du pouvoir politique est partie llement significatif de même que la violence. La guerre qui par son aspect dramatique oppose les politiques, devient à travers l’humour un moyen de rapprochement. Cette contribution vise à mettre en évidence cette manière qu’ont les humoristes, les caricaturistes et les artistes musiciens de rire des politiques en période de paix et de guerre. Au-delà du rire, il s’agira de décrypter et d’analyser le sens des vocables qu’ils utilisent pour informer l’opinion des accointances, des alliances et des tractations politiques.

Paper 4

Besigroha Linda / Bayreuth International Graduate School of African Studies

Broadcast Humour and Stand-up Comedy as Forms of Social Commentary in Uganda

Humour is essential to societal interactions in Uganda and the dour-faced generally ridiculed. The stereotypical cheerfulness attributed to people on the African continent is proven true so often as Ugandans choose to laugh about the things that irk them most about their society, be it corrupt and inept officials, poverty or even death. The customary phrase, “that’s our Uganda” accompanied by a helpless-looking shrug, may fool observers into thinking that Ugandans simply accept circumstances as they are. However, a closer look at the language of humour employed in various settings, as well as across social boundaries, reveals a society that takes a keen interest in shaping its future with the resources available to it. Indeed, humour as social commentary, becomes one such resource for coming to terms with the present and shaping the future. This paper uses the example of Ugandan comedian, Anne Kansiime, to discuss how television and stand-up comedy are reconfiguring discourses on gender within the country. In fact, Anne Kansiime, through YouTube and social media, has become a house-hold name among many Africans on the continent and in the diaspora. Certainly this paper contributes to the general academic debate on humour and social transformation in Africa.

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